Je ne suis plus membre de l’UFDG depuis bientôt quatre ans. Mon engagement a pris une autre voie, en accord avec mes convictions profondes et ma volonté de contribuer autrement à la refondation de notre pays.
Aujourd’hui, je soutiens avec foi et détermination le Général-Président Mamadi Doumbouya dans son œuvre de reconstruction nationale, que je considère comme historique et salutaire pour la Guinée.
Cela dit, je ne peux rester insensible au sort d’un parti qui fut autrefois le mien, et pour lequel j’ai consenti d’énormes sacrifices. L’UFDG est bien plus qu’un simple parti politique. C’est une force qui a porté les espoirs d’un peuple, mené des combats courageux, fait entendre la voix des sans-voix, et fait couler bien des larmes. Des femmes et des hommes y ont tout donné, jusqu’à leur vie. Ce patrimoine ne devrait jamais être sacrifié sur l’autel de querelles internes.
Si j’étais à la place de son leader, j’aurais eu l’humilité et le courage de me réconcilier avec le Ministre Ousmane Gaoual Diallo. J’aurais tendu la main à tous ceux qui ont été écartés, sans exception. J’aurais choisi de rassembler au lieu d’exclure, de construire au lieu de diviser. Et je me serais inscrit dans une dynamique de transmission – pas forcément immédiate – en fixant un calendrier consensuel pour une alternance à la tête du parti.
Une telle démarche aurait permis d’apaiser les tensions, d’organiser un congrès dans la sérénité, et surtout, de redonner au parti et à ses militants la stabilité et la confiance qu’ils méritent.
L’UFDG est une institution. Elle mérite de survivre à son leader actuel, à ses successeurs et à tous ses dirigeants, aussi illustres soient-ils. Le doyen Ba Mamadou l’avait compris : en désignant un successeur légitime avec lucidité et sagesse, il a su assurer une continuité.
La Guinée mérite des partis solides, unis, responsables, et véritablement engagés au service de l’intérêt général.
Je le dis avec distance, mais avec cœur : il est encore temps de sauver l’essentiel.
Alpha Boubacar Bah