Il arrive un moment où le silence devient complice et l’amnésie, une forme de trahison. Face à la tentative de réécriture de l’histoire par certains acteurs comme Souleymane Souza, il est essentiel de remettre les faits au centre du débat, avec clarté et fermeté.
Non, ce n’est pas le peuple guinéen qui a trahi la mémoire des victimes des violences politiques. C’est Cellou Dalein Diallo.
Celui que d’aucuns continuent à présenter comme une icône de la lutte pour la démocratie est, en réalité, l’un des principaux artisans de la défiguration morale et politique de cette lutte.
L’argent contre la mémoire
Cellou Dalein Diallo a consciemment marchandé la douleur d’un peuple. Il est aujourd’hui avéré qu’il a accepté de l’argent de la part d’Alpha Condé des “compensations”, dit-on. Mais depuis quand les souffrances d’un peuple se chiffrent-elles ? Depuis quand le sang des innocents se monnaye-t-il ?
En agissant ainsi, il n’a pas simplement trahi ses partisans il a insulté la mémoire des morts, banalisé l’injustice et encouragé l’impunité. Il a mis un prix sur la souffrance et transformé la lutte pour la justice en un marché de dupes.
De prétendu opposant à complice silencieux
Le plus grave, c’est que Cellou Dalein Diallo, présenté comme l’opposant farouche au régime Condé, en est devenu l’allié objectif. Ce retournement n’est pas anodin. Il illustre ce que beaucoup refusent encore d’admettre : l’opposition qu’il incarne n’a plus rien d’authentique. Elle est devenue une façade. Un simulacre.
Son parti, l’UFDG, jadis porteur d’espoir, n’est aujourd’hui qu’une boutique politique où la loyauté s’achète, où les postes se négocient, où l’argent corrompt la parole. La morale a disparu, l’éthique s’est évaporée, la mémoire des martyrs est piétinée.
Une trahison profonde et systémique
Ce que Souleymane Souza et ceux qui lui ressemblent doivent comprendre, c’est que la mémoire collective ne se gère pas comme un compte bancaire. La douleur du peuple n’est pas une variable d’ajustement politique. On ne réconcilie pas une nation en effaçant les crimes pour préserver les intérêts des élites.
Le peuple guinéen mérite mieux. Il mérite une opposition digne, courageuse, cohérente. Il mérite que ceux qui crient au nom des victimes ne soient pas les premiers à les vendre pour un strapontin ministériel, une immunité ou un poste de complaisance.
L’histoire ne s’efface pas
Cellou Dalein Diallo a été le premier à tourner le dos aux victimes, à troquer leur mémoire contre des privilèges personnels. Ce fait est historique. Ni les alliances nouvelles, ni les déclarations enflammées, ni les mises en scène médiatiques ne pourront l’effacer.
Souleymane Souza, souviens-toi, et cesse de falsifier notre histoire !
Par Oumar THIAM, juriste, activiste de la société civile guinéenne, analyste politique