Face à l’urgence climatique en Guinée, les femmes en milieu rural sont parmi les plus exposées aux impacts environnementaux. Dans cette interview accordée à louramedia.com, Tiranké Camara, conseillère technique genre au CECI, revient sur les enjeux de genre liés au climat et les solutions pour renforcer la résilience féminine.
Louramediacom: pourquoi intégrer la question de genre dans la lutte contre le changement climatique ?
Tiranké Camara : Parce que les femmes, surtout rurales, sont en première ligne. Elles assurent des tâches essentielles comme la collecte d’eau ou le maraîchage, très affectées par la dégradation de l’environnement.
Quels impacts concrets avez-vous observés sur le terrain ?
Dans certaines zones comme Madina-Woula ou Moussaya, des femmes marchent jusqu’à 14 km pour trouver de l’eau. Cela freine leur activité agricole, augmente leur charge de travail, et aggrave leur pauvreté.
Quelles sont les conséquences sociales de cette situation ?
La pauvreté réduit l’autonomie des femmes et favorise les violences économiques et conjugales. À cela s’ajoute la perte de savoirs traditionnels, avec la disparition de plantes médicinales comme le poopa.
Expliquez-nous le concept de « masculinité positive » ?
C’est une approche qui vise à impliquer les hommes comme alliés pour l’égalité. Cela permet de déconstruire les normes culturelles à la base des inégalités et des violences.
Quelles solutions pour renforcer la résilience des femmes ?
Il faut les intégrer aux instances de décision, notamment à travers les Plans de Développement Locaux (PDL). Nous travaillons avec l’ANAFIC, la DGCL et les autorités locales pour que leurs besoins soient pris en compte.
Quel message adressez-vous aux femmes rurales ?
Je les félicite pour leur engagement. Je les encourage à se former, à s’impliquer et à oser. Elles sont capables de devenir des leaders dans l’adaptation au changement climatique.
Interview réalisée par Malal Diallo, pour louramedia.com, depuis Kindia.