Conakry – L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), longtemps figure de proue de l’opposition guinéenne, traverse une zone de turbulences. Entre frustrations militantes, contestations locales et décisions centralisées jugées autoritaires, plusieurs voix internes appellent désormais à une refondation du parti. Parmi elles, celle de Joachim Baba Millimono, ancien coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG et proche du ministre Ousmane Gaoual Diallo.
Dans une tribune diffusée sur les réseaux sociaux, M. Millimono tire la sonnette d’alarme sur la trajectoire actuelle du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo. À ses yeux, l’UFDG semble s’éloigner de sa vocation démocratique originelle et souffre d’une « inertie stratégique » préoccupante.
« Trop souvent, l’expression d’une opinion divergente est sanctionnée avec brutalité », dénonce-t-il, citant notamment la révocation des secrétaires fédéraux de Siguiri, Kouroussa et Kankan comme symboles d’un système de répression interne.
Une réforme sans rupture
Loin d’un appel à la fronde, le message des réformateurs se veut constructif. Ils plaident pour une refonte des méthodes de gouvernance du parti, sans remettre en cause son leadership historique. Il s’agit, selon eux, de rétablir la confiance entre la base et la direction, d’instaurer un dialogue structuré et de redonner à l’UFDG une capacité de renouvellement.
« La réforme n’est pas un crime », insiste Joachim Baba Millimono, estimant que toute tentative de modernisation est trop souvent interprétée comme un acte de défiance.
Il précise que cette démarche n’est pas dirigée contre la personne de Cellou Dalein Diallo, mais vise à repenser un système qui, selon lui, menace l’avenir même du parti.
La mémoire des martyrs, un devoir de cohérence
La tribune rend aussi hommage aux nombreux militants de l’UFDG tombés pour la cause démocratique. Les réformateurs estiment que leur mémoire ne saurait être honorée sans courage politique ni remise en question.
« Nous devons leur rendre justice, non par de vaines commémorations, mais par des actes courageux et refondateurs », écrit-il.
Fidélité et réforme : un faux dilemme
À l’approche d’échéances politiques majeures, les courants réformateurs de l’UFDG appellent à sortir de l’immobilisme et à « fédérer pour survivre ». À leurs yeux, il ne s’agit pas de choisir entre fidélité et changement, mais de comprendre que la véritable loyauté consiste à vouloir ce qu’il y a de meilleur pour le parti.
L’avenir dira si cet appel à l’unité dans la réforme trouvera un écho favorable au sein de la direction nationale de l’UFDG.
La rédaction