Ce vendredi 23 mai restera dans les annales comme une date charnière. En rendant sa décision qui « restitue au jugement N°193 en date du 19 juillet 2024 ses pleins effets », le Tribunal de Première Instance de Dixinn n’a pas seulement tranché un différend juridique. Il a surtout rétabli une voix injustement étouffée, et redonné souffle à une espérance profondément démocratique.
Cette décision est une victoire nette pour Ousmane Gaoual Diallo — ministre, ancien député, mais surtout militant politique fidèle aux principes du débat et de la transparence.
C’est aussi, il faut le dire sans détour, un désaveu cinglant pour le camp de Cellou Dalein Diallo, qui a depuis plusieurs années verrouillé l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) dans une logique d’exclusion et de contrôle unilatéral, en contradiction flagrante avec les valeurs de pluralisme que le parti a toujours prétendu défendre.
Depuis son exclusion brutale en 2022, en violation des règles statutaires et sans aucune procédure contradictoire, Ousmane Gaoual Diallo n’a cessé de dénoncer l’autoritarisme rampant qui s’est installé à la tête de l’UFDG.
Mais ce qu’il incarne aujourd’hui dépasse sa personne : c’est un combat pour la démocratie interne, pour le droit à la différence, pour le respect des militants et des structures de base.
Le verdict rendu ce 23 mai légitime cette lutte. Il ravive l’espoir de tous ceux qui refusent de se résigner à une gestion clanique, marquée par des exclusions sans fondement, des suspensions abusives, le blocage du congrès, et le musellement des voix critiques. En somme, une stratégie méthodique de confiscation du débat.
Mais le combat d’Ousmane Gaoual est aussi celui d’une alternative vivante au sein de l’UFDG : celle d’hommes et de femmes qui croient encore en un parti démocratique, réformable et ouvert. Une alternative qui prône la discussion plutôt que la diabolisation, la collégialité plutôt que le culte de la personnalité.
Ce jugement est donc un tournant. Il invite à une introspection collective. Peut-on continuer à revendiquer l’alternance au sommet de l’État, tout en réprimant toute forme d’alternance interne ? Peut-on défendre la démocratie nationale si l’on refuse de l’appliquer dans son propre parti ?
La réponse est claire : non.
Ce jour est un appel au sursaut. Un appel lancé à tous les militants de l’UFDG, des sections jusqu’aux coordinations, à reprendre en main le destin de leur parti. Un appel à la vigilance, à la lucidité, mais aussi à l’espoir. Car cette décision judiciaire ouvre la voie à une refondation.
Oui, Ousmane Gaoual Diallo n’est pas un homme parfait. Mais il a le mérite aujourd’hui de porter un projet : celui de la transparence, du débat, et d’une modernisation salutaire. Et c’est précisément cela dont l’UFDG a besoin pour redevenir une force politique crédible, en phase avec les aspirations profondes de sa base.
Il ne s’agit plus seulement de réhabiliter un homme injustement exclu. Il s’agit de défendre une vision. Celle d’un parti ouvert, rénové, au service de la démocratie guinéenne. Celle d’une espérance que ni les exclusions arbitraires, ni les blocages, ne pourront faire taire.
Par Naby Idrissa Diallo, membre du Bureau Exécutif de l’UFDG, ancien secrétaire fédéral UFDG Sénégal