Dans une tribune sans détour, l’ancien commissaire de la CENI et cadre historique de l’UFDG, Mamadou Safa Tounkara, réagit vigoureusement aux propos de Dr Fodé Oussou Fofana. Il revient sur son parcours militant, démonte les accusations de parachutage et dénonce une culture du déni au sein de son ancien parti.
Un engagement militant qui remonte à 2009
Dans une réponse directe à Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG, Safa Tounkara rejette avec fermeté les affirmations selon lesquelles il aurait été « coopté » ou « parachuté » au sein du parti. « Contrairement à ce que vous avez déclaré, je n’ai jamais été recruté comme un technicien débarqué des États-Unis. Mon engagement à l’UFDG remonte à 2009 », affirme-t-il.
Ancien secrétaire administratif de la fédération UFDG de l’Indiana, il rappelle avoir été parmi les pionniers de la cellule de communication du parti, qu’il a contribué à structurer, animer et renforcer. Il souligne également sa participation active à l’élaboration de projets de société et de nombreux documents stratégiques du parti, faisant valoir un engagement intellectuel et organisationnel de longue date.
Représentation à la CENI : « Une reconnaissance, pas un privilège »
Désigné par l’UFDG en 2019 pour siéger à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Safa Tounkara affirme que cette responsabilité n’était nullement une faveur : « J’avais alors déjà plus de dix ans de services militants. C’était une reconnaissance d’un parcours rigoureux, constant et structurant. »
Il évoque également les nombreuses missions effectuées pour le compte du parti aux États-Unis et ses interventions médiatiques en faveur de la vision de l’UFDG, même dans des contextes peu favorables. Une manière de rappeler que sa légitimité ne relève pas de relations de circonstance, mais d’un ancrage militant profond.
L’après-5 septembre et le mémorandum de l’ANAD
L’ancien commissaire de la CENI revient aussi sur un épisode clé de la transition : « Après les événements du 5 septembre 2021, c’est à moi qu’il a été confié de piloter la rédaction du mémorandum de l’ANAD, incluant le chronogramme de transition. Était-ce là l’œuvre d’un technicien sans influence ? »
Pour Safa Tounkara, cette responsabilité témoigne d’une reconnaissance continue de son expertise et de sa fidélité, même en dehors de toute fonction officielle.
Des attaques personnelles révélatrices
Selon lui, les propos de Dr Oussou relèvent moins d’un constat que d’une attaque ciblée : « Je fais partie de ceux qui, depuis longtemps, appellent à des réformes internes, à plus de démocratie, de clarté et de rigueur. Ce sont ces voix-là que vous tentez de faire taire. »
Il dénonce un climat où la critique constructive est rejetée et où les contributions passées sont volontairement effacées : « Ce qui menace aujourd’hui l’UFDG, ce ne sont pas quelques départs : ce sont le refus du débat, l’ingratitude et le déni. »
Un engagement désormais tourné vers l’État
Depuis sa nomination dans l’administration publique, Safa Tounkara affirme avoir pris ses distances avec les enjeux partisans pour se consacrer pleinement à sa mission. « Je me consacre désormais à accompagner le Général Mamadi Doumbouya dans le développement du secteur des postes, des télécommunications et de l’économie numérique. Je ne fais pas de politique politicienne. Je travaille pour la République. »
« À force de rétrécir la maison, on finit par s’y retrouver seuls »
En conclusion, l’auteur de la tribune revient avec sévérité sur les attaques de son ancien camarade : « Ce que vous avez dit est tout simplement une contrevérité. Et vous, qui avez longtemps été le principal animateur des assemblées du parti, vous devriez parfois faire une faveur aux intellectuels de ce pays : vous taire. »
Propos recueillis par Malal Diallo, pour louramedia.com