Cher Alpha Issagha DIALLO, ta tribune intitulée « Une réforme électorale ou un enterrement de première classe ? » prétend répondre à mon analyse sur la création de la DGE. Mais à la lecture attentive de ton texte, on est frappé non par la force de l’argumentation, mais par l’indigence analytique, l’invective ad hominem et l’absence totale de rigueur politologue, sociologique ou géopolitique. Il ne s’agit pas d’une critique, mais d’un pamphlet épidermique, où l’émotion supplante la raison. On peut banalement y relever 5 incohérences notoires.
- Tu te livres à une attaque personnelle en lieu et place d’un débat d’idées
Qualifier ton contradicteur de « contorsionniste politique en quête de poste » n’est pas un argument. C’est une diversion. Mon engagement est public, constant, et fondé sur des principes. La tentative de disqualification personnelle trahit une incapacité à répondre sur le fond. Elle est d’autant plus révélatrice que tu ne réfutes aucun des constats que j’ai posés sur l’échec structurel de la CENI.
- La pauvreté de tes arguments laisse entrevoir une méconnaissance flagrante des systèmes électoraux comparés
Tu affirmes que « partout où ça marche, les partis siègent ». C’est factuellement faux, mon cher. Au Sénégal, par exemple, les partis politiques ne siègent pas directement dans l’organe de gestion électorale. C’est la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) qui supervise, et son fonctionnement est encadré par une loi électorale claire, sans ingérence partisane directe. J’ai d’ailleurs proposé dans ma tribune la mise en place de mécanismes de contrôle neutres, ce que tu omets volontairement de mentionner, preuve d’une lecture biaisée ou incomplète. En attendant l’adoption d’une loi électorale (code électoral + textes d’application) qui encadrera son fonctionnement, tâchons de formuler des recommandations au lieu de s’enfermer dans la critique non constructive.
- Tu défends aveuglément, sans argumentaire consistant, un modèle discrédité
Tu sembles nostalgique d’une CENI dont l’échec est pourtant documenté : irrégularités massives, listes électorales contestées, taux de participation fantaisistes, fraudes avérées. La présence de représentants des partis politiques n’a jamais empêché ces dérives. Pire, elle les a parfois légitimées. La réforme que je propose vise à rompre avec cette logique de méfiance généralisée en instaurant une gouvernance fondée sur la compétence, la transparence et la neutralité.
- Tu entretiens volontairement, ou sans le savoir peut-être, une confusion entre pluralisme et cogestion partisane
Le pluralisme ne signifie pas que les partis politiques doivent gérer les élections. Il signifie que toutes les sensibilités doivent pouvoir exercer un droit de regard, ce que j’ai explicitement défendu à travers la proposition de mise en place mécanismes de contrôle indépendants. Tu confonds malheureusement participation au processus et gestion directe, ce qui est une erreur conceptuelle majeure.
- Tu sers une rhétorique de la peur, sans alternative crédible
Comparer la Guinée à la Russie de Poutine ou au Tchad d’Idriss Déby relève d’un amalgame grossier. C’est une stratégie de disqualification par analogie, sans démonstration. Tu ne proposes aucune alternative sérieuse à la CENI, tu te contentes de défendre un statu quo inefficace. Or, comme l’ont souligné plusieurs observateurs, y compris le PJDG, la DGE peut être une avancée si elle est accompagnée de garanties d’indépendance et de transparence.
En définitive, ta critique, cher Alpha Issagha, n’est pas une analyse. C’est une réaction émotionnelle, nourrie de procès d’intention, d’erreurs factuelles et de raccourcis historiques. Elle ne répond ni aux enjeux de gouvernance électorale, ni aux exigences de rigueur intellectuelle. La Guinée mérite mieux qu’un débat caricatural. Elle mérite une réforme lucide, fondée sur les leçons du passé et les exigences de l’avenir.
Je reste ouvert à un débat d’idées, mais je refuse de me prêter à une joute de slogans. La démocratie ne se construit pas dans le vacarme des invectives, mais dans la clarté des propositions.
𝐉𝐨𝐚𝐜𝐡𝐢𝐦 𝐁𝐚𝐛𝐚 𝐌𝐢𝐥𝐥𝐢𝐦𝐨𝐮𝐧𝐨
𝐏𝐨𝐥𝐢𝐭𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞 – 𝐌𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐞𝐚𝐮 𝐄𝐱é𝐜𝐮𝐭𝐢𝐟 𝐝𝐞 𝐥’𝐔𝐅𝐃𝐆
𝐌𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐌𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐑é𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐔𝐅𝐃𝐆