Presque un an déjà qu’Élie Kamano, ancien reggaeman devenu activiste politique, arpente les capitales de l’Alliance des États du Sahel (AES), tentant désespérément de faire croire à une prétendue persécution politique en Guinée. Pourtant, derrière ce récit victimaire soigneusement entretenu, se cache une réalité bien moins glorieuse : la fuite d’un homme empêtré dans une affaire de détournement de fonds liés à un projet humanitaire en faveur d’artistes malades, projet dont il s’était fait le promoteur.
Ayant perdu toute crédibilité auprès des autorités guinéennes, notamment celle du président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya – qui l’aurait empêché de réitérer ses pratiques douteuses –, Élie Kamano a opéré un virage spectaculaire : de soutien zélé à opposant acharné. Depuis l’extérieur, il s’emploie désormais à noircir l’image de son propre pays, usant de discours alarmistes et de comparaisons infondées pour s’ériger en chantre d’une transition « modèle »… mais à l’étranger.
La contradiction est flagrante : comment un homme qui n’a pas su faire preuve de loyauté envers sa patrie peut-il prétendre légitimer des processus politiques ailleurs tout en dénigrant celui de son propre pays ? Cette posture, teintée d’amertume et de frustration, en dit long sur les véritables motivations d’un homme désormais isolé.
S’il avait fait le choix de l’intégrité, s’il avait résisté à l’appât du gain facile et assumé avec sincérité son engagement initial auprès du peuple et du président, Élie Kamano aurait peut-être encore sa place dans le projet national. Au lieu de cela, il en est réduit à flatter des présidents de transition étrangers, espérant en retour quelques miettes d’attention ou un hypothétique passeport, dans une quête d’asile qui ressemble de plus en plus à une errance d’apatride.
Ce qu’il semble ignorer, c’est que les autorités étrangères auxquelles il tente de se rallier sont, elles aussi, informées de ses frasques passées et de son opportunisme politique. Sa versatilité n’échappe à personne. Dès lors, il est peu probable qu’elles lui accordent la moindre confiance.
Aujourd’hui, Élie Kamano n’est plus qu’une voix solitaire, prisonnière de ses propres contradictions, incapable de reconnaître que c’est sa propre cupidité qui l’a précipité dans l’oubli politique et le discrédit moral.
Ibrahima Sory Keita