Conakry, 8 juillet 2025 – Alors que le ministre de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Jean-Paul Cédy, a évoqué récemment la possible suppression de l’examen d’entrée en 7e année (CEE), les réactions continuent de fuser. Parmi les voix les plus audibles figure celle de Michel Pépé Balamou, secrétaire général du Syndicat national de l’éducation (SNE), qui appelle à la prudence.
Selon lui, cette mesure, bien que motivée par des considérations budgétaires et pédagogiques, ne saurait être appliquée dans les conditions actuelles. « L’examen d’entrée en 7e absorbe à lui seul 45 % du budget global consacré aux examens nationaux. Mais supprimer cet examen sans réformes structurelles risque de porter un coup dur à la qualité de notre système éducatif », a-t-il averti.
Il alerte notamment sur le manque de rigueur dans les évaluations en classes intermédiaires, la faiblesse du niveau des élèves, et l’insuffisance de formation des enseignants. « On risque de retrouver au collège des élèves qui ne maîtrisent pas les compétences de base : lire, écrire, compter, calculer. Cela va accentuer les difficultés des enseignants et compromettre le rendement du système », souligne-t-il.
Pour Michel Pépé Balamou, il faut d’abord résoudre les défis liés à la formation des enseignants, mettre en place un système d’évaluation crédible, et professionnaliser la gestion des classes avant d’envisager une telle réforme.
Il rappelle par ailleurs les conséquences observées après la suppression du bac 1 ou du concours d’entrée à l’université : « Le niveau des élèves a baissé au bac 2, tout comme celui des étudiants à l’université. Le même scénario pourrait se reproduire si le CEE est supprimé sans mesures d’accompagnement. »
Le syndicat prône donc une approche progressive et réfléchie, et se dit prêt à contribuer aux réflexions pour améliorer le système éducatif guinéen sans en compromettre la rigueur.
Ibrahima Sory II Keita, pour louramedia.com