D’après l’Onusida, 40,8 millions de personnes vivaient en 2024 avec le syndrome d’immunodéficience acquise (sida). Mais alors que l’aide au développement américaine est en recul, l’Onusida redoute une augmentation de ce chiffre.
L’Ougandaise Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida, constate que des cliniques ont dû fermer et que moins de personnes se présentent pour se faire tester, ou acquérir d’autres méthodes de prévention.
« Nous avions 3.500 nouvelles infections par jour dans le monde avant ces coupes. Aujourd’hui, nous estimons qu’il y a environ 5.800 nouvelles infections par jour. Nous pensons que si cette faille n’est pas comblée, nous pourrions avoir six millions de nouvelles infections, en plus des 1,3 millions que nous avons eues l’année dernière. Nous pourrions avoir quatre millions de décès supplémentaires d’ici 2029. »
« Cela signifierait vraiment, explique Winnie Byanyima, que nous ne sommes pas sur la bonne voie, que nous ne sommes pas sur le point de mettre fin à cette maladie, et pourtant nous pourrions le faire. »
Quatre millions potentiels de morts
L’an dernier, 630.000 personnes sont décédées des suites de maladies liées au sida. Ce nombre pourrait aussi quadrupler dans les quatre prochaines années si rien n’est fait, prévient Winnie Byanyima.
Six millions de nouvelles infections et quatre millions potentiels de morts dans les quatre prochaines années, ce sont là des niveaux qui remontent au début des années 2000, selon l’Onu.
En début de mandat, le président des Etats-Unis, Donald Trump, a suspendu les financements destinés aux programmes de santé à l’étranger.
Pour les Nations unies, « si les services de traitement et de prévention soutenus par les Etats-Unis s’effondrent complètement », 20 années de progrès dans la lutte contre la pandémie seraient remises en cause.
Des efforts encore à faire
Winnie Byanyima parle même de bombe à retardement
« Il est possible de maintenir les gens en vie. Il est possible d’arrêter les nouvelles infections. Mais il faut que le monde s’unisse et maintienne le cap », insiste pourtant la directrice exécutive de l’Onusida.
Winnie Byanyima rappelle que « les pays en développement font déjà beaucoup. Ils soutiennent leurs propres réponses, même dans une situation de contraintes budgétaires, telles qu’une dette élevée et des problèmes de viabilité, malgré l’évasion fiscale qui draine les recettes nationales qu’ils seraient en mesure de collecter. Mais il faut que l’autre partie intervienne, car il s’agit d’une pandémie mondiale« .
D’après l’onusida