Le Rwanda accueille, du dimanche 13 juillet au jeudi 17 juillet, à Kigali, la 13e conférence sur la science du VIH de l’IAS (International AIDS Society), plateforme scientifique et communautaire de référence contre le VIH. L’événement rassemble près de 4 000 délégués parmi les plus grands acteurs du combat contre le VIH pour débattre des dernières évolutions du secteur. Lors de cette conférence de l’IAS, il sera aussi question du manque de financement qui inquiète, d’ores et déjà, le secteur de la recherche.
Quelques jours après la sortie d’un rapport de l’Onusida alertant sur la « bombe à retardement » que représentent les coupes américaines, l’organisation onusienne anticipe près de 6 millions de nouvelles infections, d’ici 2029, si le vide budgétaire n’est pas comblé.
La suspension de l’aide américaine affecte grandement, depuis le début de l’année, les essais cliniques et la recherche sur la prévention ou le traitement du VIH – pour certains aujourd’hui interrompus – alerte Kenneth Ngure, président élu de l’IAS.
« Un réseau qui s’appelle Advance qui faisait de la recherche sur des vaccins en Afrique du Sud et dans d’autres pays, financé par USAID, a été arrêté brusquement. J’étais aussi impliqué dans l’initiative Matrix qui travaillait sur des traitements préventifs. Tous ces essais cliniques ont également été interrompus soudainement. Et pourtant, pour contrôler l’épidémie, il nous faut de nouveaux traitements », alerte Kenneth Ngure.
Autre inquiétude, celle de l’arrêt ou la réduction du déploiement, sur le continent, de nouveaux traitements ou innovations, comme le lénacapavir, médicament antirétroviral à longue durée délivré par injection tous les six mois. « Cela a été prouvé à 100% efficace pour la prévention de nouvelles infections chez des jeunes femmes. Mais pour avoir un impact sur le nombre de nouveaux cas, il faut le distribuer par millions. Pepfar (President’s Emergency Plan for AIDS Relief) – plan d’aide américain à la lutte contre le VIH à l’étranger lancé en 2003 – avait promis 3 millions de doses pour l’Afrique subsaharienne. Ces doses ne seront pas achetées. Il y a un grand risque qu’on développe de très bons outils, mais qu’ils ne puissent pas être déployés à grande échelle », ajoute Kenneth Ngure, président élu de l’IAS.
Selon le dernier rapport de l’Onusida, près de 25 pays à revenus faibles ou intermédiaires ont déjà annoncé une augmentation des financements des programmes liés au VIH dans leurs budgets nationaux. Une initiative prometteuse, selon l’organisation, mais loin de compenser les fonds internationaux.
La rédaction