Conakry, 22 juillet 2025 – Le président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, a nommé Madame Djenab Touré à la tête de la toute nouvelle Direction Générale des Élections (DGE), récemment créée au sein du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). Cette décision, officialisée par décret présidentiel en date du 14 juin 2025, marque une étape clé dans la préparation du référendum constitutionnel et des futures élections prévues en fin d’année.
La création de la DGE s’inscrit dans la volonté du gouvernement de transition de réformer le système électoral guinéen. Dotée d’une autonomie financière, la DGE remplace de facto l’ancienne Commission électorale nationale indépendante (CENI) et devient l’unique structure publique chargée de l’organisation des scrutins sur le territoire national. Elle aura notamment pour mission la gestion du fichier électoral biométrique, la conduite des opérations électorales, la digitalisation du processus électoral, ainsi que la sensibilisation citoyenne.
Forte d’une solide expérience dans l’administration électorale, Djenab Touré occupait précédemment le poste de Directrice nationale des affaires politiques et de l’administration électorale au MATD. Elle a notamment piloté le lancement du recensement électoral biométrique le 15 avril 2025, avec la mise en œuvre de plus de 6 000 kits d’enrôlement sur l’ensemble du territoire.
Le gouvernement prévoit d’organiser un référendum sur la nouvelle Constitution d’ici septembre 2025, suivi des élections présidentielle et législatives avant la fin de l’année. Dans ce contexte, la nomination de Madame Touré apparaît comme une volonté des autorités de garantir la continuité institutionnelle et la rigueur technique dans la conduite du processus électoral.
Cependant, cette réforme ne fait pas l’unanimité. Plusieurs voix de l’opposition et de la société civile dénoncent une mainmise du pouvoir exécutif sur l’organisation des élections. L’ancien bâtonnier Me Mohamed Traoré a notamment critiqué une « administration publique politisée » et une « mise en scène cousue de fil blanc », pointant du doigt le manque d’indépendance de la nouvelle DGE rattachée au MATD.
Malgré ces critiques, la transition poursuit son agenda électoral. Avec à sa tête une technicienne reconnue, la DGE est désormais sous les projecteurs, alors que les regards nationaux et internationaux se tournent vers la Guinée dans l’attente d’un processus électoral crédible, inclusif et apaisé.
Malal Diallo