Ouagadougou, Conakry – Juillet 2025- Alors que les universités et écoles du Burkina Faso ont franchi un pas symbolique vers la souveraineté économique et culturelle en adoptant des tissus traditionnels locaux comme uniformes scolaires, la question se pose désormais : la Guinée peut-elle suivre cette voie ?
Depuis plusieurs mois, les étudiants burkinabè, notamment à l’Université Joseph Ki-Zerbo, arborent avec fierté des tenues confectionnées en Faso Dan Fani, un tissu emblématique du pays. Cette décision, soutenue par l’État et les institutions académiques, vise à dynamiser le secteur textile local tout en renforçant l’identité culturelle des jeunes.
« C’est plus qu’un habit, c’est un acte citoyen. Chaque uniforme fabriqué ici permet à un tisserand de nourrir sa famille », confie Adama, étudiante à Ouagadougou.
Un modèle reproductible en Guinée
La Guinée n’est pas en reste en matière de patrimoine textile. Le Léppi, le Dâni, le Bogolan, le Kendily ou encore les basins teints à Kindia et Kankan font partie d’un héritage riche et varié, mais encore trop peu valorisé à grande échelle.
Aujourd’hui, la quasi-totalité des uniformes scolaires guinéens sont conçus à base de tissus importés, principalement d’Asie. Ce choix freine le développement du secteur artisanal local et prive de nombreux Guinéens d’emplois potentiels.
Une opportunité pour l’économie et l’unité nationale
Instaurer une politique « Uniforme made in Guinée » aurait des effets multiples :
Stimuler la production locale en soutenant les tisserands et artisans ;
Créer des emplois durables dans les régions ;
Renforcer la fierté nationale en promouvant nos valeurs culturelles ;
Limiter les importations de textiles étrangers, souvent de moindre qualité.
Des stylistes, enseignants, organisations de jeunesse et responsables éducatifs commencent à porter le débat dans l’espace public, espérant une impulsion politique au plus haut niveau.
Vers une politique publique ?
Pour certains experts, il ne manque que la volonté. « Avec un appui gouvernemental, des coopératives artisanales pourraient fournir des milliers d’uniformes chaque année, à coût maîtrisé et avec des retombées locales très fortes », estime un responsable d’école technique à Mamou.
En résumé :
Et si chaque élève guinéen portait une tenue tissée chez nous ?
Un uniforme, une identité, un soutien à l’économie locale.
Le modèle burkinabè mérite d’inspirer la Guinée.
Louramedia.com