Conakry, 30 juillet 2025 – À chaque remaniement annoncé ou présumé, un nom ressurgit avec insistance dans les cercles politiques et médiatiques : celui de Tibou Kamara, ancien ministre et homme d’influence du régime déchu d’Alpha Condé. Fidèle à sa stratégie de communication indirecte, Tibou multiplie les tribunes, les messages codés et les critiques appuyées, comme pour capter l’attention du nouveau pouvoir. Mais en vain.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Général Mamadi Doumbouya et du CNRD, l’ancien conseiller stratégique du président Alpha Condé semble avoir perdu la boussole politique qui l’avait autrefois servi. Chaque tentative de reconquête par la plume — souvent à travers des textes acerbes ou nostalgiques — semble davantage desservir que servir sa cause.
Une stratégie qui a fait son temps
La méthode Tibou Kamara, déjà bien rodée sous le RPG-Arc-en-ciel, consistait à écrire pour exister, critiquer pour se faire remarquer, et flatter pour se faire intégrer. Sous Alpha Condé, cette stratégie avait porté ses fruits, jusqu’à son entrée au gouvernement. Mais face à un régime de transition militaire aux méthodes et valeurs très différentes, cette approche semble totalement inadaptée. « Il se trompe d’homme et de régime. Doumbouya n’est pas Alpha, et le CNRD ne saurait être le RPG », écrit un observateur politique guinéen. En effet, alors que le Général Doumbouya affiche une posture de fermeté et de distance vis-à-vis des figures de l’ancien système, les gesticulations médiatiques de Tibou Kamara paraissent presque anachroniques, voire contre-productives.
Des attaques qui tombent à plat
Depuis 2022, Tibou Kamara a multiplié les piques contre les autorités de la transition, souvent à travers des tribunes aux relents de frustration. Mais ces critiques — jugées parfois calculées — n’ont pas modifié la posture du pouvoir. Aucune main tendue, aucun signal favorable : le Général Doumbouya reste de marbre face aux manœuvres de celui qu’on accuse de versatilité politique.
À tel point que certains vont jusqu’à suggérer, non sans ironie, que Tibou aurait plus de chances en appelant directement le Président pour lui dire : « Général, je pense qu’il est temps de me nommer, car je peux vous apporter beaucoup »
… plutôt que de continuer à noircir du papier dans l’espoir d’un improbable retour.
Un pouvoir impassible
L’entourage du Chef de l’État, comme les observateurs avertis de la scène politique, semblent unanimes : « Les plumes de Tibou, bonnes ou mauvaises, ne perturberont en aucun cas le sommeil du Général. »
Un message clair à l’adresse d’un homme qui, s’il veut réellement revenir dans le jeu, devra revoir sa stratégie — et peut-être faire preuve de plus d’humilité politique que d’envolées littéraires.
La Rédaction de Louramedia.com