Le président camerounais Paul Biya a prêté serment jeudi pour un nouveau mandat de sept ans après sa victoire à l’élection présidentielle du mois dernier, que son rival de l’opposition a qualifiée de « coup d’État constitutionnel ».
S’adressant au Parlement, le président le plus âgé du monde a promis de rester fidèle à la confiance du peuple camerounais et d’œuvrer pour un pays « uni, stable et prospère ».
« La volonté du peuple camerounais a été bafouée ce jour-là, notre souveraineté a été volée en plein jour », a écrit Tchiroma mercredi soir. « Ce n’est pas de la démocratie, c’est du vol électoral, un coup d’État constitutionnel aussi flagrant que honteux ».
Une élection entre désillusion et colère
Priscilla Ayimboh, couturière de 40 ans, installée à Yaoundé, ne pense pas qu’un nouveau mandat de Biya puisse changer la situation du pays.
« Je suis fatiguée du règne de Biya et je ne me soucie plus de ce qu’il fait. C’est dommage. Je me demande ce que deviendra le Cameroun dans les sept prochaines années : il n’y a pas de routes, pas d’eau, pas d’emplois« , a-t-elle déclaré.
« se déroulait dans une atmosphère politique tendue mais contrôlée, marquée par de profondes divisions entre l’élite au pouvoir et une population de plus en plus désillusionnée ».
Fagha a ajouté : « La cérémonie se déroule dans un contexte d’appels au renouveau politique, de problèmes de sécurité persistants dans les régions anglophones et d’inquiétudes généralisées quant à la gouvernance et à la succession« .
Paul Biya est arrivé au pouvoir en 1982 à la suite de la démission du premier président du Cameroun. Après un amendement constitutionnel en 2008, la limitation du nombre de mandats a été aboli dans le pays, permettant au président de se maintenir au pouvoir.
Sa santé fait l’objet de spéculations car il passe la plupart de son temps en Europe, laissant la gouvernance aux principaux responsables du parti et aux membres de sa famille. S’il va jusqu’au bout de son mandat, Paul Biya quittera le pouvoir à près de 100 ans.
Les résultats de son demi-siècle au pouvoir ont été mitigés : les insurrections armées dans le nord et l’ouest du pays, ainsi que la stagnation de l’économie, ont laissé de nombreux jeunes désillusionnés par le dirigeant.
La rédaction






