Alors que s’achève une semaine exceptionnelle dans l’histoire de la Guinée, c’est toute une nation qui mesure le chemin parcouru depuis les premiers espoirs évoqués par le père de la Nation, Ahmed Sékou Touré au lendemain de l’Indépendance.
Au-delà du symbole, lorsque les trains du Transguinéen ont roulé le 11 novembre 2025 à 11 h 11 précises, cette ponctualité incarnait une philosophie : celle d’un État qui a repris la main sur ce mégaprojet d’envergure mondiale et l’a mené à terme sans rogner un seul instant sur son intérêt national.
Simandou, longtemps perçu comme un lointain horizon, est devenu sous l’impulsion du président Mamadi Doumbouya le modèle d’une gouvernance étatique volontaire et rigoureuse. Dès 2022, l’orientation politique ne pouvait être plus claire : remettre de l’ordre dans un dossier enlisé depuis deux décennies, redéfinir les règles du jeu et imposer une logique d’alignement des intérêts.
Il s’agissait aussi et surtout de ne pas le faire à n’importe quel prix. Ainsi que l’a rappelé le Ministre Directeur de Cabinet Djiba Diakité dans son discours à l’occasion de l’inauguration, rappelant une conversation avec le Président de la République : « Il faut faire Simandou pour ne pas que nos enfants viennent nous insulter demain, en préservant les intérêts vitaux des Guinéens, en respectant l’environnement et les standards internationaux concernant l’ensemble des infrastructures. Si vous ne pouvez pas me garantir cela, venez me voir, j’arrête. Je ne suis pas pressé, un autre Président viendra le faire. »
À partir de ce moment-là, le Comité Stratégique de Simandou, créé en juin 2022 et placé sous la supervision directe de la Présidence, a incarné une forme nouvelle de discipline gouvernementale. Cette instance stratégique placée directement sous l’autorité du chef de l’État guinéen, a été chargée à la fois du pilotage du mégaprojet de Simandou et de son alignement avec une vision plus large de développement national. Ses membres, sous la présidence du Ministre Directeur de Cabinet ont suivi chaque étape avec une attention de tous les instants à l’occasion de négociations extrêmement serrées pour obtenir des conditions favorables pour le peuple guinéen.
Ce travail de préparation structuré, exigeant, a permis de définir un partenariat équilibré entre des partenaires internationaux dont tout le monde affirmait que leurs intérêts étaient inconciliables. Pourtant, au sein de la CTG, Rio Tinto et Winning Consortium Simandoun ainsi que leurs partenaires Chinalco et Baowu Steel, ont appris à coopérer pour délivrer le projet dans le calendrier fixé au départ. L’État guinéen est devenu un acteur pivot du projet.
Dans un contexte international marqué par les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et la concurrence des minerais stratégiques, la Guinée a refusé de céder à la précipitation ou à la dépendance. Le pays a choisi la voie la plus exigeante : celle du contrôle souverain, insistant sur le respect des accords signés. Cette rigueur était et reste la condition sine qua none de la réussite. C’est à l’aune de cette rigueur que les générations futures jugeront le travail de leurs anciens.
Simandou renferme des enseignements pour d’autres projets sur le continent. D’un simple gisement, la Guinée a fait une infrastructure nationale, une fierté technique et un levier de souveraineté économique. Le leadership ne fait pas de grands discours, il anticipe et pose des actes.
La rédaction






