Conakry, juillet 2025 – Nommé ministre de la Justice et des Droits de l’Homme en février 2024, Yaya Kairaba Kaba s’est rapidement imposé comme l’un des visages clés de la refondation institutionnelle engagée par les autorités de la transition en Guinée. Juriste chevronné, homme de conviction et de rigueur, il est aujourd’hui au cœur de la délicate mission de réconcilier les Guinéens avec leur justice.
Une carrière construite sur la rigueur et l’engagement
Avant sa nomination, Yaya Kairaba Kaba était connu dans les milieux juridiques pour sa maîtrise des textes, son attachement à la légalité et sa discrétion. Magistrat de formation, il a gravi les échelons de la magistrature avec méthode et intégrité, occupant successivement plusieurs postes de responsabilité, notamment à la Cour d’appel de Conakry et à la chancellerie.
Son arrivée au ministère de la Justice, dans un contexte marqué par de fortes attentes citoyennes en matière de réforme, a été perçue comme un signal de fermeté et de volonté politique. Dès sa prise de fonction, il a affiché une priorité claire : restaurer la crédibilité de la justice guinéenne, trop longtemps minée par les lenteurs, la corruption, les pressions politiques et les inégalités de traitement.
Un chantier de refondation à plusieurs étages
Depuis plus d’un an, Yaya Kairaba Kaba pilote une série de réformes ambitieuses. Parmi les dossiers prioritaires figurent :
La revalorisation du statut des magistrats et l’assainissement des pratiques au sein des juridictions ;
La modernisation de l’administration judiciaire (numérisation, réforme des greffes, gestion du casier judiciaire central) ;
La lutte contre l’impunité, notamment dans les dossiers relatifs aux violations des droits humains commises avant, pendant et après les manifestations politiques ;
Et plus récemment, le dialogue ouvert avec le Barreau de Guinée, dans un esprit d’apaisement après plusieurs semaines de boycott judiciaire.
Sa méthode : l’écoute, la fermeté, et un ancrage résolu dans la légalité. « Il ne parle pas beaucoup, mais il agit avec méthode », confie un haut magistrat proche du cabinet.
Un ministre au cœur de la transition
Dans un contexte de transition politique où la justice est perçue comme un pilier de la refondation, le rôle de Yaya Kairaba Kaba dépasse celui d’un simple ministre sectoriel. Il est l’un des garants du respect des engagements internationaux de la Guinée en matière de droits humains et veille à ce que les procédures judiciaires restent conformes aux standards d’un État de droit.
Lors de récentes interventions, notamment devant les diplomates et partenaires techniques de la Guinée, le ministre a réaffirmé l’attachement du gouvernement à la lutte contre la torture, à l’indépendance du pouvoir judiciaire, et à la protection des libertés fondamentales.
Sous sa houlette, le ministère accompagne également les travaux de la Commission de révision des textes juridiques, chargée d’adapter les lois guinéennes aux exigences de la nouvelle Constitution adoptée en 2024.
Entre rigueur et équilibre
Mais la tâche reste immense. Entre les attentes populaires, les pressions politiques et les résistances internes, Yaya Kairaba Kaba doit composer avec des équilibres complexes. Il reste cependant fidèle à une ligne de conduite : faire de la justice un instrument de stabilité et de réconciliation, et non un outil de règlement de comptes ou de marginalisation.
Sa gestion du récent dialogue avec le Barreau – marqué par une volonté d’écoute et de concertation – illustre cette approche équilibrée. Il a su ouvrir la porte à des discussions franches tout en maintenant l’autorité de l’État et le respect des principes fondamentaux.
Un avenir à suivre de près
À l’heure où la Guinée s’apprête à organiser des élections pour un retour à l’ordre constitutionnel, le rôle du ministère de la Justice sera plus que jamais crucial. Qu’il s’agisse de la régularité du processus électoral, du respect des libertés, ou du traitement équitable des contentieux, Yaya Kairaba Kaba sera sur la ligne de front.
S’il réussit son pari, il pourrait bien rester dans l’histoire récente de la Guinée comme l’un des artisans d’une justice plus crédible, plus indépendante et plus humaine.
Par Mamadou Malal Diallo – Louramedia.com