Abidjan, le 28 juillet 2025 – Interrogé par le journaliste franco-camerounais Alain Foka, qui tentait d’établir un parallèle entre son parcours et celui du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara (ADO), Tidjane Thiam a livré une réponse tranchante, teintée de fierté et de précision technique, balayant toute tentative de comparaison réductrice.
« Alain, vous connaissez le club des 500 meilleures entreprises de la planète ? J’en ai été président pendant 11 ans. Moi, le petit Nègre ivoirien. Mais arrêtez un peu… »
Face à ce qu’il considère comme une confusion des ordres de grandeur, Tidjane Thiam a mis en lumière l’ampleur de ses responsabilités passées en tant que CEO de multinationales figurant dans le prestigieux classement Fortune 500.
« ADO, c’est un ancien fonctionnaire international du FMI. Il pèse au maximum 400 000 dollars par an. Un CEO du club Fortune 500, c’est au minimum 10 millions de dollars par an. Soit 25 fois le salaire d’un fonctionnaire du FMI », a-t-il affirmé.
Deux trajectoires incomparables selon Thiam
D’un ton posé mais ferme, Tidjane Thiam a tenu à replacer le débat dans son contexte : celui de la réalité des fonctions exercées. Il souligne qu’un fonctionnaire du FMI est chargé d’effectuer des visites annuelles pour évaluer la situation macroéconomique des pays, tandis qu’un CEO du Fortune 500 porte la responsabilité de bénéfices nets, de bilans financiers colossaux et de la gestion de centaines de milliers d’employés à travers le monde.
« Un CEO du Fortune 500 gère un compte bilan de plus de 1 300 milliards de dollars et plus de 200 000 employés dans le monde. On est sur quelle planète pour comparer les deux profils ? », a-t-il lancé.
Une mise au point aux allures de déclaration présidentielle
En filigrane, cette sortie musclée traduit la confiance de Tidjane Thiam dans son profil de leader mondial aguerri. Dans le contexte politique actuel de la Côte d’Ivoire, où son nom revient régulièrement dans les cercles politiques et médiatiques, cette mise au point sonne presque comme une réponse à ceux qui doutent de sa légitimité à briguer la magistrature suprême.
« Tidjane Thiam, futur président de la Côte d’Ivoire ? », s’interroge désormais l’opinion. Une chose est sûre : pour l’ancien patron du Crédit Suisse, la comparaison avec ADO est hors sujet. Il veut incarner une nouvelle ère, résolument tournée vers la compétence, l’excellence internationale et l’indépendance intellectuelle.
Propos recueillis par Ibrahima Sory II Keita, pour louramedia.com