A- L’enfant de Kambaya
El Hadj Lansana Fofana (El Hadj Wana pour les intimides) est né le 25 janvier 1952 à Kambaya (Kambaya-körö, Dabola-Kambaya). Il est le frère jumeau d’El Hadj Lounséni Fofana (Tonton Gasparri pour les intimes). Il est l’un des fils de Kambaya qui ont fait le plus pour l’épanouissement du village et pour l’amélioration des conditions de vie de la population de Kambaya à travers l’électrification et le lotissement du village, et la construction du pont de Koumankoudou. El Hadj Lansana est aussi une « fierté de la République de Guinée ». Nous avons grandi ensemble et fait les études coraniques et de l’école française à Kambaya et à Dabola, ensemble. Il est mon ainé et a été en avance sur moi pendant toutes nos études pré-universitaire et universitaire.
Nous avons toujours été avec les El Hadj Souleymane Fofana (entraîneur), El Hadj Sékou Fofana (Voltaire, UGP), Fodé Bangaly Dioubaté (Lagos, Siré-dén), Lansana Fofana (Lansana SANO, Congolais), Ibrahima TourÉ, Mamadou Fofana (Saranfing-Madi), Aly Cissé (Alias), Mamadou Cissé (Saran-Madi, Krasmer), Oumar Cissé (Bombo), Billo Fofana (Kèdjan), Sory DianÉ (Dianékè), Sékou Bakary FOFANA, El Hadj Souleymane SY SAVANÉ (Tangor), Ibrahima CAMARA (Monsieur Kadabaya), Sory CONDÉ (Jean), Yaya CAMARA, Alpha Oumar FOFANA (Bic), Ibrahima CAMARA (Fodé Sory Kankaya), Dr El Hadj Ibrahima FOFANA (Syndicat), MBorin Moussa KÉITA, MBorin NFadji KÉITA, Sory KÉITA (NFan Sory, Thierno MBallougbè la Sory), etc. De tous ces frères qui ont été cités (vingt-deux), seuls cinq sont vivants. Qu’Allah (SWT) Le Très Miséricordieux accorde aux disparus Son Paradis éternel et prête longue vie à leurs enfants !
Enfants, nous sommes restés des frères du même village s’aimant et se respectant mutuellement. Nous avons tous cherché le bois mort ensemble pour l’école coranique et pour la cuisine de nos mères. Ensemble, nous avons été au fleuve Tinkisso pour nous baigner, au terrain pour le football, au cinéma et au théâtre à Dabola, la nuit. Seul le sommeil nous a séparé pendant nos vingt premières années de vie, de parcours. Il a été ainsi pour les autres et pour moi-même. Je me le rappelle encore comme si c’était hier, il y avait quatre endroits de regroupement où les jeunes garçons passaient la nuit. Ceux qui dormaient ensemble constituaient le même groupe. Les groupes étaient constitués généralement par affinité : même école coranique, même classe à l’école française et surtout même classe d’âges, mais rarement par parenté. Après tout, nous étions tous des parents
Pendant vingt ans, nous sommes restés solidaires contre vents et marées. Provoquer un enfant de Kambaya, revient à s’attaquer à la Communauté de Kambaya. Les petites incompréhensions entre jeunes de la même génération n’ont jamais terni l’image solidaire des enfants de Kambaya. À Dabola, nous avons été montrés du doigt pour le bien comme pour le mal. Nous avons marché en groupe tout le temps, prêts à défier n’importe quel autre groupe de jeunes de notre génération et même nos grands frères d’autres quartiers ou villages de la ville de Dabola.
B- L’enfant de la Révolution
Enfants de la Jeunesse de la Révolution Démocratique Africaine (J.R.D.A.), nous avons fait de la politique dans notre quartier Kambaya depuis l’âge du collège (15-16 ans). En effet, de 1971 à 1973, nous avons pris la direction du Bureau de la jeunesse en lieu et place de nos aînés. Ensemble dans une communion d’idées et d’actions de 1971 à 1973, nous avons mis en pratique les idéaux du P.D.G.-R.D.A. avec rigueur et fermeté. Nos actions nous ont amené à bannir l’absentéisme des élèves de Kambaya de l’école. Aucun jeune ne pouvait s’absenter de l’école sans motifs valables. Aussi, aucun ne pouvait ne pas participer aux activités du Parti : Mouvement Pionnier, Milice, Troupe théâtrale et artistique, Sports, Travaux d’intérêt commun, Alphabétisation des adultes et autres au niveau de la Fédération de Dabola.
Cette époque a été marquée par la Révolution populaire, et la Jeunesse devait assumer le rôle avant-gardiste de celle-ci en Guinée. Notre bureau a été composé essentiellement de jeunes des Centres d’Enseignement Révolutionnaire de notre localité. Nous avons été convaincus de la voie de la Révolution. Pour nous, tout devait être dans les lignes de la Révolution Démocratique Africaine. Les départs pour l’Université et les Écoles professionnelles ont disloqué notre groupe. Lansana Wana Fofana a été un membre influent de ce groupe de jeunes révolutionnaires. En matière de décisions ou de sanctions, il a toujours eu le dernier mot. Rigoureux, ferme et exigent, il a été l’homme le plus craint de la génération. Quand il a décidé, tous les autres membres du bureau ont été d’accord.
De tout ce qui précède, tout nous a lié à El Hadj Lansana. Pourtant, le lien le plus fort a été celui tissé à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Nous avons été six enfants de Kambaya à l’I.P.G.A.N. : 1. Feu Lansana Fofana (Bökè, le premier à porter le surnom Anafof, notre grand frère, Économie-Maths), 2. Souleymane Fofana (Entraîneur, Génie-civil, Ponts et Chaussées à Conakry), 3. Sékou Fofana (Voltaire, Agronomie à Conakry, puis à Kindia-Foulaya et enfin en République de Cuba), 4. Lansana Fofana (Wana, Nna Tata la Lansana, Hydrotechnique), 5. Alpha Oumar Sy Savané (Nna Gnalén dén Papa, Géographie-Maths), et 6. Feu Ibrahima Camara (Fanta Fodé, Géographie-Maths).
C- El Hadj Lansana et NNa Gnalén dén
Au village, j’étais appelé tout juste Nna Gnalén dén (le fils de la Mère Gnalén). Mon appellation Alpha Oumar SY SAVANÉ était très peu dite. Mes liens avec lui ont été en réalité parmi les plus forts à tel point que le bonheur de l’un a été celui de l’autre. La peine de l’un a été celle de l’autre.
L’érosion des bonnes relations humaines par le temps et les mauvaises langues ont épargné les nôtres par la grâce du Tout-puissant Allah (SWT). Le temps nous a souri et nous a permis de renforcer chaque jour davantage nos liens d’amitié et de fraternité. Allah (SWT) nous a uni pour toujours ! Depuis le 13 septembre 1973, le jour de mon arrivée à Conakry pour mes études universitaires, je ne me suis plus séparé de Lansana Wana. Pendant quatre ans, nous avons mangé chez nos parents ou aux restaurants ensemble. Nna Aïba Djéli KÉITA de Boussoura (Conakry), NTénin MBallou FOFANA de Bonfi (Conakry), Thierno Fanta FOFANA de la Plage Péronne (Conakry) et NFandén Mamadi SY SAVANÉ, Expert-Comptable (Conakry) ont été nos soutiens forts pendant nos études universitaires. Nous avons toujours été en vacances à Kambaya ensemble.
Nous nous sommes couchés dans le même lit au bâtiment Niani pendant trois ans. C’est la fin des études universitaires qui nous a séparé, quand il a été affecté à l’Ecole normale d’Instituteurs de Ourous, à l’intérieur du pays, pour le stage. En juillet 2016, après sa désignation en qualité de Haut-Commissaire de l’O.M.V.G., il m’a demandé de l’accompagner à Dakar pour une nouvelle bataille à gagner après celle de la réalisation du barrage hydroélectrique de Kaléta. On peut bien s’exclamer sans aucun manque de modestie : « Veni, vidi, vici ! » (Prononcer : [ˈweːniː ˈwiːdiː ˈwiːkiː]).
Lansana Wana est resté un homme social modèle. Il n’a jamais « regardé dans le rétroviseur ». Qui m’a dit quoi, qui m’a fait quoi ! Il a été au-dessus de la petitesse d’esprit. Il n’a jamais été un procédurier. Il a fait profiter de son avoir les fils de Kambaya sans exclusive et le village de Kambaya dans son entièreté. Le pont de Koumankoudou, le lotissement intégral en bonne et due forme du village, surtout l’électrification de Kambaya et même l’abonnement au réseau électrique des familles démunies du village et le pèlerinage à la Mecque d’une trentaine de personnes ont été certaines de ses œuvres salutaires. Ses amitiés franches et sincères ont amené les fils d’autres localités de la Guinée à faire des réalisations à Kambaya. L’École primaire publique Franco-Arabe (Hadja Tata Bomba Fofana) de Kambaya a été un don de Dr Cheick Taliby Sylla, ancien Directeur général de Kaléta et ancien Ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique. Ils ont été les bâtisseurs du Barrage hydroélectrique de Kaléta. L’homme social hors pair, a porté aussi une casquette de technicien tout autant hors pair, reconnu et respecté de tous. Après avoir bâti le barrage hydroélectrique de Kaléta en Guinée, Lansana Fofana a aussi bâti la Ligne d’interconnexion électrique de l’O.M.V.G. et lancé les travaux de construction du barrage hydroélectrique de Sambangalou. Ses œuvres en Guinée et dans la Sous-région ont fait qu’il mérite d’être présenté à mes lecteurs dans son parcours professionnel.
Le Parcours professionnel de l’Ingénieur chevronné
El Hadj Lansana Fofana, Ingénieur en Hydrotechnique de son état, a évolué pendant toute sa carrière dans le secteur de l’Eau et de l’Énergie au service de l’État de Guinée et des États de l’Afrique de l’Ouest.
Le Parcours en Guinée
Au niveau de la Direction nationale de l’Hydraulique, où il a été affecté en 1977, après un stage d’enseignement en qualité de Professeur de Mathématiques, à l’École Nationale d’Instituteurs de Ourous dans la Préfecture de Koundara, il a assumé les fonctions d’Inspecteur Régional de l’Hydraulique de la Région Administrative de Boké et de Chef de Division Législation et Règlementation des Ressources en Eau à ladite Direction. Au niveau du Ministère de l’Énergie et de l’Hydraulique (aujourd’hui Ministère de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures), il a été d’abord point focal, puis Coordinateur de la Cellule Nationale-Guinée de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (O.M.V.G.) de 1981 jusqu’à sa nomination au poste de Haut-Commissaire. Dans les années 1980 et suivantes, Lansana FOFANA a fait des missions et des études approfondies dans le domaine de l’Eau et de l’Électricité.
En 1983, il a fait des études approfondies sur la conception des ouvrages hydrauliques, à Traction-Électricité (Tractionnel, actuel TRACTEBEL) à Bruxelles.
En 1987, il a participé au Colloque International organisé par le Centre de Formation Internationale à la Gestion des Ressources en Eau (CEFIGRE) sur l’Intégration de l’Aspect Environnement dans la Gestion des Ressources en Eau, à Bujumbura (Burundi).
En 1993, il a participé respectivement à Ouagadougou (Burkina Faso) et à Saint-Louis (Sénégal) aux séminaires organisés par le Centre Saint Laurent (Canada) sur la gestion des grands fleuves (cas des fleuves Niger et Sénégal).
En 1995, il a fait les études sur les eaux souterraines au Centre International des Hautes Études Agronomiques de la Méditerranée (CIEHAM), à Saragosse (Espagne). Par la suite, il a suivi plusieurs stages et effectué des voyages d’études au Siège de la F.A.O. (Bureau juridique) en Italie, au Ministère français de l’Environnement et dans les Agences de Bassins en Europe et en Afrique.
De 1987 à 1994, El Hadj Lansana Fofana a initié et conduit tout le processus de refonte de la législation nationale de l’Eau en République de Guinée grâce à l’Assistance technique et financière de la F.A.O. et de la Banque mondiale. Cette refonte a permis l’élaboration d’un Code de l’Eau et l’institution d’un Fonds de l’Eau adaptés aux nouveaux principes de Gestion intégrée, partagée et concertée des Ressources en Eau : nationales et transfrontalières.
En 2002, M. Lansana FOFANA, Consultant indépendant et feu Pr Ousmane BOURÉMA, Hydrogéologue, ancien Ministre des Mines et de l’Énergie de la République du Niger, ont été recrutés par l’Autorité du Bassin du fleuve Niger (A.B.N.) pour établir l’état de la Gestion des Ressources en Eau à l’échelle du Bassin du fleuve Niger sur les territoires des neuf (9) États membres (le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Guinée, le Niger, le Nigeria et le Tchad). Le projet a été financé par l’UNOPS/Genève.
Lansana FOFANA, en sa qualité de Chef de Division Législation et Règlementation des Ressources en Eau de la Direction Nationale de l’Hydraulique (D.N.H.) de la République de Guinée, a été chargé des aspects juridique, règlementaire et institutionnel du Contrat.
En 2003, M. FOFANA a activement participé, au sein de la Commission Mixte Paritaire Guinée-Sierra Léone, aux travaux de matérialisation de la frontière entre la Guinée et la Sierra Léone tout au long du fleuve transfrontalier, la Makona.
En 2010, dans le cadre de la recherche du financement du Projet d’Aménagement Hydroélectrique de Kaléta (P.A.H.K.), l’Entreprise Andrad Guiterez (Brésil) a organisé, au mois de mars, un voyage d’étude de deux (2) semaines au Brésil pour s’enquérir de l’expérience du Brésil en matière de construction des grands barrages hydroélectriques. À cet effet, M. FOFANA a visité ITAIPU INTERNATIONAL (entre le Brésil et le Paraguay), la deuxième plus grande centrale hydroélectrique du monde. Suite à cette visite, il a été le premier Guinéen à signer dans le Livre d’Or de la Centrale d’ITAIPU INTERNATIONAL.
En 2012, El Hadj Lansana FOFANA est nommé Directeur général adjoint (D.G.A.) du Projet d’Aménagement Hydroélectrique de Kaléta. Plus tard, en 2014, il en sera le Directeur général jusqu’à l’inauguration dudit barrage en septembre 2015.
En 2013, El Hadj Lansana a visité en Chine, dans le cadre de la réalisation de l’A.H.E. de Kaléta, par la C.W.E. (une entreprise chinoise), l’Aménagement Hydroélectrique des Trois gorges, la plus grande centrale hydroélectrique du monde.
Le 28 septembre 2015, il a mis en service le Barrage hydroélectrique de Kaléta, la plus grande centrale hydroélectrique d’alors du pays avec une puissance installée de 240 MW. Il a aussi immédiatement lancé les travaux préparatoires de la construction du barrage hydroélectrique de Souapiti pour une puissance de 450 MW avant d’être désigné Haut-Commissaire de l’O.M.V.G.
Le Parcours à l’O.M.V.G.
En 2016, la Décision Nº 3/CECEG/01/A/E du 29 janvier 2016 de la Conférence extraordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement de l’O.M.V.G. tenue à Addis Abeba en Éthiopie, l’a désigné Haut-Commissaire de l’Organisation. Lors de sa cérémonie d’installation le 6 avril 2016, à Dakar, le Haut-Commissaire a, dans son allocution, rassuré et permis l’espoir en ces termes : « Je mesure dans toute sa plénitude, la responsabilité qui sera la mienne au sein de cette Organisation regroupant quatre États de la sous-région ouest-africaine … Je mesure cette responsabilité d’autant plus que, par expérience, je sais que quiconque veut se mettre à l’abri de l’humiliation, du discrédit et de l’abattement moral doit honorer son engagement à sa prestation de service. »
Plus loin, il a précisé : « Aujourd’hui, nous devons être capables de mieux adapter les objectifs de l’Organisation aux exigences de développement des populations de nos quatre États. En effet, il apparaît de plus en plus clair que l’émergence de nos États passera, entre autres, par les Organisations de mise en valeur des bassins fluviaux. Cette mise en valeur est un facteur d’Intégration efficace et efficiente et de Coopération féconde et dynamique permettant la mise en commun, par exemple, des moyens de production et de transport d’énergie électrique. Elle permet aussi l’aménagement en commun des plaines pour les activités agro-pastorales de nos populations en toute saison de l’année et la gestion commune durable de toutes les ressources naturelles des quatre États membres de l’O.M.V.G. ».
Après un tel hymne, la réussite d’El Hadj Lansana Fofana au Haut-Commissariat de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (O.M.V.G.) ne peut nullement être une surprise. Organisation quasiment de tiroir de bureau de 1978 à 2015, l’O.M.V.G. est aujourd’hui, au monde, avec l’O.M.V.S., les toutes premières Organisations de gestion judicieuse des eaux transfrontalières. Le slogan au Haut-Commissariat de l’Organisation est : le temps de l’action. Ce slogan est pleinement accompli quand on sait qu’une Ligne d’interconnexion électrique de 1 677 km (comportant 15 Postes de transformation électrique dont deux couplés de centre de dispatching), relie les quatre États membres de l’Organisation : la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal.
Le 3 septembre 2022, lors de la cérémonie d’inauguration du Poste de transformation électrique de la Ligne d’interconnexion du Projet Énergie de l’O.M.V.G. à Boké, Dr Bernard Goumou, Premier Ministre de l’État de Guinée d’alors, a qualifié Monsieur Lansana FOFANA de : « fierté de la République de Guinée ».
Les mots du Premier Ministre n’ont pas été de vains mots, et en soixante-quatre ans d’indépendance, cela a été la première adresse solennelle publique d’appréciation positive d’un Chef de gouvernement de l’État de Guinée à un de ses fonctionnaires.
En 2020, le contrat de réalisation de l’Aménagement Hydroélectrique de Sambangalou a été signé avec le Groupement Vinci Construction Grands Projets (France) et Andritz Hydro (Autriche) pour une durée de réalisation de 52 mois. Le financement de l’Aménagement qui est de 490 millions d’Euros est entièrement porté par l’État du Sénégal. Le barrage hydroélectrique de Sambangalou aura une capacité installée de 128 MW. Il permettra en outre, l’irrigation de 90 milles hectares de terre cultivables dont 40 milles au Sénégal et 50 milles en Gambie et le recul de la langue salée dans le fleuve Gambie de 100 km augmentant par conséquence la superficie des terres cultivables en Gambie. La construction du barrage a été lancée en septembre 2022. Depuis 2024, sa réalisation a fortement marqué le pas. Un audit interne du Haut-Commissariat de l’Organisation est achevé pour découvrir les raisons profondes de l’arrêt de la construction du barrage par le Groupement Vinci Construction Grands Projets (France).
Il y a lieu de rappeler que le Projet Énergie de l’O.M.V.G. a obtenu, le 23 novembre 2017 à Paris, le Trophée en Or de meilleur Projet énergie du continent africain en 2017 (Best Energy Project 2017). Ce trophée a été décerné par Africa Investments Forum & Awards. Aussi, le 21 décembre 2017, à la Primature de la République du Sénégal à Dakar, l’O.M.V.G. a reçu le document de sa 1e place ex æquo des meilleures Organisations de gestion des eaux transfrontalières dans le monde. Ce document a été produit par Strategic Foresight Group.
L’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (O.M.V.G.) est devenue en 2017, l’un des tous premiers Organismes de bassin versant fluvial en charge de la gestion des eaux transfrontalières tant sur le continent africain que dans le reste du monde. L’O.M.V.G. est surtout caractérisée par une volonté politique ferme de vivre ensemble avec plus de quarante-sept (47) ans de Coopération non conflictuelle entre les quatre (4) États membres de l’Organisation. En effet, selon M. Loïc Fauchon, Président du Conseil Mondial de l’eau, lors de sa dernière visite de travail à Dakar, en juin 2021, pour les préparatifs de la 9e édition du Forum Mondial de l’Eau : « Il y a deux modèles de gestion des eaux transfrontalières à magnifier : l’O.M.V.G. et l’O.M.V.S. ».
Il a ajouté : « Le Sénégal a, en la matière, une expérience qui est connue et intéresse le monde à travers ces deux organisations. C’est une référence aujourd’hui, reconnue sur le plan mondial. Quand on voit ce qui se passe dans le Bassin du Nil et ailleurs, les résultats du Sénégal et des pays transfrontaliers membres de l’O.M.V.S. et de l’O.M.V.G. sont un exemple de capacité à dialoguer et à gérer l’eau de manière collégiale ».
Après la mise en œuvre du Projet Énergie de l’O.M.V.G., un véritable mégaprojet sur les plans du coût (762 millions USD), du nombre des Partenaires Financiers huit (8) et des réalisations effectives sur le terrain dans les quatre États membres de l’Organisation, il était difficile de penser à l’élaboration d’un autre Projet dans si peu de temps.
Pourtant, sous le leadership d’El Hadj Lansana FOFANA, le Haut-Commissariat de l’O.M.V.G. l’a réussi en initiant le Plan Directeur de Développement Intégré (P.D.D.I.). Ce Plan Directeur est un autre mégaprojet d’environ cent-quatre-vingt (180) projets à réaliser, pour établir un cadre harmonisé et formel de planification de développement. Pour les années à venir (jusqu’en 2040), l’accent est mis sur trois orientations fondamentales : – Gouverner et préserver, – Désenclaver et protéger et – Développer durablement. Le P.D.D.I. est un outil qui permettra à l’O.M.V.G. de mettre en œuvre un programme global de développement multisectoriel et un plan d’investissement conjoint à l’horizon 2040. Pour la mise en œuvre de ces plans et programmes, elle initiera une nouvelle initiative sur les mécanismes de financement innovants en vue d’accéder directement aux marchés financiers par l’émission d’obligations.
Pour toutes les réalisations de l’O.M.V.G. depuis 2016, le Conseil des Ministres de l’O.M.V.G., en sa 11e Session extraordinaire, tenue à Banjul, le 6 janvier 2024, a décerné, par la Résolution N° 2/CEM/11/B/G : « Un Certificat de satisfecit à Monsieur El Hadj Lansana FOFANA, Haut-Commissaire de l’O.M.V.G. et à toute son équipe pour les résultats obtenus qui ont contribué à faire rayonner l’Organisation ». Aussi, la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (O.M.V.G.), réunie, en sa 11e Session Ordinaire [je préfère les termes Sommet ordinaire], le 7 décembre 2024 à Banjul, a adressé une Attestation de reconnaissance à « Monsieur El Hadj Lansana FOFANA, Haut-Commissaire et à toute l’Équipe de l’O.M.V.G. pour les brillants résultats obtenus dans la réalisation des Projets de l’Organisation au cours de la période de 2016 à 2024 qui ont contribué à faire rayonner l’Organisation sur le plan national et international. » C’est bien lors de cette Conférence des Chefs d’États que El Hadj Lansana FOFANA a passé le flambeau de Haut-Commissaire à la République de Gambie pour la bataille de la maîtrise de l’eau et le développement des localités au service des populations des bassins versants des fleuves Gambie, Koliba-Corubal et Kayanga-Geba.
Aussi et surtout pour la Coopération dynamique et féconde entre les États de la Gambie, de la Guinée, de la Guinée-Bissau et du Sénégal et pour leur Intégration efficace et efficiente. Il faut reconnaître que depuis le 30 juin 1978, aucun État ne s’est ni retiré de l’Organisation ni n’y a suspendu sa participation. Le Gouvernement de l’État de Gambie a donné le flambeau de Haut-Commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (O.M.V.G.) à M. Demba JALLOW, ancien Directeur de l’Environnement et du Développement durable (D.E.D.D.) du Haut-Commissariat de l’Organisation pour la Mise en valeur du fleuve Gambie. Qu’Allah (SWT), Le Tout Miséricordieux, guide, soutienne et protège M. Demba JalloW !
En huit (8) ans (2016-2024), sous le leadership de M. Lansana FOFANA, le Haut-Commissariat de l’O.M.V.G. a relevé tous les défis liés à sa mission de gestion judicieuse des eaux des bassins versants sous sa juridiction et d’amélioration des conditions de vie des populations des États membres dans et en dehors des bassins. L’expression « Monsieur Lansana FOFANA vous êtes une fierté de la Guinée », le Certificat de satisfécit de la 11e Session Extraordinaire du Conseil des Ministres de l’O.M.V.G. et l’Attestation de reconnaissance de la 11e Session Ordinaire [je préfère dire : 11e Sommet] de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’O.M.V.G. montrent à suffisance, si besoin en était, que le leadership de l’Ingénieur Lansana FOFANA au Haut-Commissariat de l’O.M.V.G. a servi et bien servi l’Organisation dans chacun de ses États membres.
Dakar, le 24 avril 2025
L’Auteur du livre
Me Alpha Oumar SY SAVANÉ
Communicateur
