Une nouvelle tension agite l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti d’opposition, alors que le Mouvement des Réformateurs monte au créneau pour dénoncer les propos de Kalémodou Yansané, vice-président du parti. Ce dernier aurait publiquement évoqué l’exclusion de certains cadres du Bureau exécutif national, une démarche jugée « arbitraire » et « contraire aux textes du parti ».
Dans une déclaration officielle rendue publique ce mardi, le Mouvement des Réformateurs exprime sa « vive indignation » face à ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire », en pointant une tentative manifeste de contournement du Congrès national, seule instance habilitée à prendre ce type de décision.
Une entorse aux statuts du parti
Les réformateurs s’appuient sur l’article 17.3 des statuts de l’UFDG, qui précise que l’élection ou la révocation des membres du Bureau exécutif, des vice-présidents ou du président du parti relève exclusivement de la compétence du Congrès national. « Aucun individu, même vice-président, ne peut s’arroger le droit d’exclure un militant sans respecter la procédure contradictoire prévue par le règlement intérieur », rappelle le communiqué.
Le Mouvement accuse certaines figures dirigeantes de vouloir verrouiller le processus électoral interne, en évoquant des menaces d’exclusion ou des conditions d’émargement non prévues par les textes.
Une ligne rouge à ne pas franchir
« L’UFDG n’est ni une propriété privée ni une monarchie politique », martèle le professeur Lamanara-Petty Diallo, président du Mouvement des Réformateurs. Selon lui, toute tentative de disqualification anticipée de militants est « nulle, sans effet, et sans fondement juridique ».
Le Mouvement exige que le prochain Congrès national se tienne dans les délais prévus, avec des délégués régulièrement désignés et dans un climat d’équité. Il appelle par ailleurs les militants, les fédérations, les structures de base et les cadres du parti à se mobiliser contre ce qu’il qualifie de « confiscation du débat démocratique interne ».
Une crise interne qui s’accentue
Cette sortie publique illustre les tensions croissantes au sein de l’UFDG à l’approche du prochain congrès, censé renouveler les instances dirigeantes du parti. Elle témoigne aussi du clivage profond entre les partisans d’un renouvellement démocratique des structures et ceux accusés de vouloir en6 conserver le contrôle à tout prix.
Dans un contexte politique déjà tendu en Guinée, cette nouvelle polémique vient fragiliser davantage l’image d’un parti longtemps considéré comme une référence de l’opposition organisée. La manière dont cette crise sera gérée pourrait déterminer l’avenir et la cohésion de l’UFDG dans les mois à venir.
La rédaction